Remerciements à Mme Cornier, Julia, Marie et Lucas
Texte 4 : Le Clézio, Désert (1980)
Pbtq : En quoi ce passage est-il imprégné de merveilleux[1] ?
[1] Le merveilleux désigne étymologiquement ce qui étonne (de « mirabilia » : la chose étonnante). Lorsqu’on parle de récit merveilleux, on caractérise cependant un texte où l’étonnement est associé à la féérie. C’est le cas dans les contes. Il faut donc le distinguer du fantastique, genre qui introduit de l’incertitude face à la réalité de ce qui est raconté (par exemple, dans « Le Horla » de Maupassant, le lecteur oscille sans cesse entre une lecture réaliste (le narrateur est fou) ou fantastique (il est la proie d’un monstre))
I. Une race d’hommes exceptionnels
a. Une tribu soudée : personnage collectif qui se déplace d’un seul bloc, dans une caravane soudée comme le signale Pronom de 3e pers > « ils ». Reprise pronominale anaphorique pour 3 paragraphes sur 5 > peuple vu dans son ensemble ou par catégorie, ce que signale les pluriels « les hommes » l. 3, « les jeunes garçons » l. 4, « les femmes » l. 6 > caravane vue comme une famille.
Qui présente
b. Des êtres qui semblent issus directement du désert : fusion des hommes et du désert > rythme ternaire l. 17 « sur leurs joues, sur leurs bras, le long de leurs jambes » qui va accentuer l’imprégnation des hommes par leur milieu. La sueur qui coule semble recouvrir tout leur corps comme la couleur indigo qui les apparente à des pierres bleues du désert. Fusion qui va jusqu’à la disparition sur les dunes l. 22-23. + chgt de nature de ces êtres qui s’apparentent à des animaux du désert (voir les comparaisons)
Dès lors, le lecteur semble avoir affaire à
c. Des êtres qui paraissent davantage mythiques que réalistes : dans la tradition des prophètes ou des sorciers qui savent lire les signes. Idée d’aveuglement (l. 19 ou l. 30-31) et de modification du regard avec lacomparaison des pupilles à des « gouttes de métal » l. 19 > des êtres qui suivent une piste invisible, inaccessible au commun des mortels > des êtres mus par un savoir ancestral et merveilleux. (on peut également étudier ici le chp lexical de la lumière associé à ces hommes, qui leur donne une dimension mythique et surnaturelle ainsi que la 1re phrase du texte où leur apparition semble magique) > usage du registre épique.
Ainsi le narrateur met-il en scène des personnages exceptionnels et mystérieux dont l’avancée de cesse d’intriguer. Le cadre spatio-temporel qui les entoure va alors contribuer à bouleverser les repères traditionnels du lecteur.
II. Le temps et l’espace du merveilleux
a. Un temps dilaté et presque à l’arrêt (= anhistorique) : Imparfait > valeur itérative (= imparfait de répétition) qui donne également l’impression d’un allongement (dilatement) du temps. Les différentes actions semblent figées, comme dans un tableau (voir d’ailleurs la description par plans qui renvoie aux arts picturaux et cinématographiques). Vient s’ajouter la répétition de l’adv « lentement » qui contribue au dilatement du temps, ainsi que des phrases longues, souvent entrecoupées de virgules. Sans doute également idée de temps cyclique qui s’y associe avec une action qui semble ouvrir et fermer l’extrait > sorte de marche sans fin, avancée qui semble très limitée.
Par conséquent
b. Cadre qui semble donc très intemporel : pas de CCT précis > avancée hors du temps de personnages intemporels. Usage du passé composé dans le 1er paragraphe qui introduit à la fois une action qui se poursuit tout au long du texte et qui a débuté bien avant notre texte. Le CCT « dès la 1re aube » : formule ambiguë qui renvoie aussi bien au début de la journée décrite, qu’à une marche répétitive et quotidienne (avec l’utilisation de l’article défini « la » qui a une valeur de généralisation). On peut lire également cette expression comme un renvoi à des temps immémoriaux, mythiques, appartenant aux débuts des civilisations.
Qui se renforce d’
c. Un espace à la fois extrême et sans limite : Hostilité des éléments qui s’acharnent sur ces êtres. Chp lexical de la souffrance associé à la lenteur de la marche. Dès lors, les hommes semblent ne pas pouvoir échapper à la nature, qui les enveloppe et les soumet. Cet enveloppement se retrouve jusque dans leur habillement qui les « alourdi[t] ». Mais paradoxalement, ces conditions extrêmes se complètent d’une infinie liberté : les CCL, imprécis, semblent offrir au regard une étendue sans limite qui permet la libération des nomades face aux contraintes de l’existence, ou des possessions inutiles. Voir les nombreux négations qui marquent leur dénuement le plus total dans le 4e paragraphe > sorte d’allègement de l’être qui conduit à la déréalisation qui règne dans cette page.
Dès lors, le narrateur nous invite à nous détacher de nos repères qu’il bouleverse à loisir. Ce phénomène de brouillage nous plonge ainsi dans un univers onirique porteur d’interrogations existentielles.
III. Un univers onirique (onirisme= rêve)
a. L’utilisation du registre lyrique conduit à faire entrer le lecteur dans un rêve éveillé : accumulation d’images poétiques tout au long du texte au moyen de multiples comparaisons, utilisation d’effets sonores qui miment la souffrance ou qui ouvre sur un espace infini : par exemple, dans le deuxième paragraphe, l’usage des fricativesrenforce l’idée de lente avancée et de difficultés rencontrées par les hommes du désert. Dans le dernier paragraphe, les allitérations en [R] semblent ouvrir sur un monde mystérieux, inconnu et peut-être même menaçant. Les allitérations en [l] dans le dernier paragraphe jouent sur une harmonie imitative du sable qui s’écoule et s’éboule sous les pieds des marcheurs.
b. Un monde qui s’apparente aux contes orientaux : horizon d’attente suggéré par le titre du roman qui renvoie à l’univers des mille et une nuits. Chp lexical du désert. Mystère de ces personnages voilés, masqués pour un lecteur prêt à les découvrir au seuil de ce roman. Paradoxe d’un incipit qui se refuse à lever le « voile d’indigo » et qui joue sur le silence et ce qui ne peut se dire. Monde du conte qui s’ouvre dans un hors temps et un hors lieu : le « il était une fois » mais qui se fait aussi roman d’aventures par l’usage répété des verbes d’action. Idée de quête, même si pas précisée ici. Errance qu’on retrouve dans ce type de roman ou de conte, où le héros doit franchir différents obstacles avant de parvenir à son but.
c. Un monde qui porte les interrogations de l’existence : texte qui au final suggère une réflexion sur l’homme, sa destinée et sa place dans l’univers. Question sur quête : « Personne ne savait où on allait » dont le pronom indéfini « on » généralise à l’espèce humaine dans son ensemble. Ouverture cosmique du texte dans le dernier paragraphe qui semble renvoyer le lecteur à la fois à ses propres origines et à l’infini de la nuit.
Ouvertures possibles en ccl
- Comparaison avec Voyage au bout de la nuit puisque ces deux textes évoquent l’errance des personnages comme métaphore de l’errance humaine sur terre.
- Renvoi à la vogue de l’orientalisme au XIXè siècle.
a. Une tribu soudée : personnage collectif qui se déplace d’un seul bloc, dans une caravane soudée comme le signale Pronom de 3e pers > « ils ». Reprise pronominale anaphorique pour 3 paragraphes sur 5 > peuple vu dans son ensemble ou par catégorie, ce que signale les pluriels « les hommes » l. 3, « les jeunes garçons » l. 4, « les femmes » l. 6 > caravane vue comme une famille.
Qui présente
b. Des êtres qui semblent issus directement du désert : fusion des hommes et du désert > rythme ternaire l. 17 « sur leurs joues, sur leurs bras, le long de leurs jambes » qui va accentuer l’imprégnation des hommes par leur milieu. La sueur qui coule semble recouvrir tout leur corps comme la couleur indigo qui les apparente à des pierres bleues du désert. Fusion qui va jusqu’à la disparition sur les dunes l. 22-23. + chgt de nature de ces êtres qui s’apparentent à des animaux du désert (voir les comparaisons)
Dès lors, le lecteur semble avoir affaire à
c. Des êtres qui paraissent davantage mythiques que réalistes : dans la tradition des prophètes ou des sorciers qui savent lire les signes. Idée d’aveuglement (l. 19 ou l. 30-31) et de modification du regard avec lacomparaison des pupilles à des « gouttes de métal » l. 19 > des êtres qui suivent une piste invisible, inaccessible au commun des mortels > des êtres mus par un savoir ancestral et merveilleux. (on peut également étudier ici le chp lexical de la lumière associé à ces hommes, qui leur donne une dimension mythique et surnaturelle ainsi que la 1re phrase du texte où leur apparition semble magique) > usage du registre épique.
Ainsi le narrateur met-il en scène des personnages exceptionnels et mystérieux dont l’avancée de cesse d’intriguer. Le cadre spatio-temporel qui les entoure va alors contribuer à bouleverser les repères traditionnels du lecteur.
II. Le temps et l’espace du merveilleux
a. Un temps dilaté et presque à l’arrêt (= anhistorique) : Imparfait > valeur itérative (= imparfait de répétition) qui donne également l’impression d’un allongement (dilatement) du temps. Les différentes actions semblent figées, comme dans un tableau (voir d’ailleurs la description par plans qui renvoie aux arts picturaux et cinématographiques). Vient s’ajouter la répétition de l’adv « lentement » qui contribue au dilatement du temps, ainsi que des phrases longues, souvent entrecoupées de virgules. Sans doute également idée de temps cyclique qui s’y associe avec une action qui semble ouvrir et fermer l’extrait > sorte de marche sans fin, avancée qui semble très limitée.
Par conséquent
b. Cadre qui semble donc très intemporel : pas de CCT précis > avancée hors du temps de personnages intemporels. Usage du passé composé dans le 1er paragraphe qui introduit à la fois une action qui se poursuit tout au long du texte et qui a débuté bien avant notre texte. Le CCT « dès la 1re aube » : formule ambiguë qui renvoie aussi bien au début de la journée décrite, qu’à une marche répétitive et quotidienne (avec l’utilisation de l’article défini « la » qui a une valeur de généralisation). On peut lire également cette expression comme un renvoi à des temps immémoriaux, mythiques, appartenant aux débuts des civilisations.
Qui se renforce d’
c. Un espace à la fois extrême et sans limite : Hostilité des éléments qui s’acharnent sur ces êtres. Chp lexical de la souffrance associé à la lenteur de la marche. Dès lors, les hommes semblent ne pas pouvoir échapper à la nature, qui les enveloppe et les soumet. Cet enveloppement se retrouve jusque dans leur habillement qui les « alourdi[t] ». Mais paradoxalement, ces conditions extrêmes se complètent d’une infinie liberté : les CCL, imprécis, semblent offrir au regard une étendue sans limite qui permet la libération des nomades face aux contraintes de l’existence, ou des possessions inutiles. Voir les nombreux négations qui marquent leur dénuement le plus total dans le 4e paragraphe > sorte d’allègement de l’être qui conduit à la déréalisation qui règne dans cette page.
Dès lors, le narrateur nous invite à nous détacher de nos repères qu’il bouleverse à loisir. Ce phénomène de brouillage nous plonge ainsi dans un univers onirique porteur d’interrogations existentielles.
III. Un univers onirique (onirisme= rêve)
a. L’utilisation du registre lyrique conduit à faire entrer le lecteur dans un rêve éveillé : accumulation d’images poétiques tout au long du texte au moyen de multiples comparaisons, utilisation d’effets sonores qui miment la souffrance ou qui ouvre sur un espace infini : par exemple, dans le deuxième paragraphe, l’usage des fricativesrenforce l’idée de lente avancée et de difficultés rencontrées par les hommes du désert. Dans le dernier paragraphe, les allitérations en [R] semblent ouvrir sur un monde mystérieux, inconnu et peut-être même menaçant. Les allitérations en [l] dans le dernier paragraphe jouent sur une harmonie imitative du sable qui s’écoule et s’éboule sous les pieds des marcheurs.
b. Un monde qui s’apparente aux contes orientaux : horizon d’attente suggéré par le titre du roman qui renvoie à l’univers des mille et une nuits. Chp lexical du désert. Mystère de ces personnages voilés, masqués pour un lecteur prêt à les découvrir au seuil de ce roman. Paradoxe d’un incipit qui se refuse à lever le « voile d’indigo » et qui joue sur le silence et ce qui ne peut se dire. Monde du conte qui s’ouvre dans un hors temps et un hors lieu : le « il était une fois » mais qui se fait aussi roman d’aventures par l’usage répété des verbes d’action. Idée de quête, même si pas précisée ici. Errance qu’on retrouve dans ce type de roman ou de conte, où le héros doit franchir différents obstacles avant de parvenir à son but.
c. Un monde qui porte les interrogations de l’existence : texte qui au final suggère une réflexion sur l’homme, sa destinée et sa place dans l’univers. Question sur quête : « Personne ne savait où on allait » dont le pronom indéfini « on » généralise à l’espèce humaine dans son ensemble. Ouverture cosmique du texte dans le dernier paragraphe qui semble renvoyer le lecteur à la fois à ses propres origines et à l’infini de la nuit.
Ouvertures possibles en ccl
- Comparaison avec Voyage au bout de la nuit puisque ces deux textes évoquent l’errance des personnages comme métaphore de l’errance humaine sur terre.
- Renvoi à la vogue de l’orientalisme au XIXè siècle.
Texte 4: Le Clezio, Désert]
Intro :
Le Clezio est né
en 1940, vit de sa plume, se centre sur critique de la societé contemporaine.
Dans les annees 70s, il ecrit des œuvres tournées vers le reve l’enfance et le
voyage L’inconnu sur la Terre, Vers les Icebergs. En 1980, gagne un prix
de littérature dont Desert. Desert
est publié en 1980, recit se passant au Maroc, Sahara occiental.
Grands thèmes:
§ Des Personnages aux qualités
exceptionnelles
1) Idée de tribu, de personnages
collectifs
« ils » désignés comme un ensemble + « on »(l.14) point
de bascule : le narrateur s’attache a la tribu. Toutes les descriptions
des hommes sont au pluriel « les hommes » « les femmes »
« leurs joues » …
« c’était des silhouettes » (l.6)
2)
Qui sont issus directement du désert
Personnages sont mis au même point d’égalité que l’environnement :
appartiennent a l’environnement
Ex : description des animaux entre descriptions homme et femme (1er
pgh)
« Ils marchaient sans bruit dans le sable, lentement, sans regarder ou
ils allaient » (l.9) : se sont des habitues grâce a l’adverbe de quantité « sans »
« ils étaient nés du désert » (l.21) « muets comme le
désert » (l.26)
comparaisons « comme des scarabées »: réaliste mais qui changent qd même d’apparence : deshumanisation.
comparaisons « comme des scarabées »: réaliste mais qui changent qd même d’apparence : deshumanisation.
+ Aspect épique/merveilleux : «c’étaient comme s’ils
cheminaient… vers l’autre bout de la solitude, vers la nuit »
(l.32) : nomades savent voir au delà des choses.
3) Qui sont d’avantage mythique :
Une imagine floue : « à demi
caches », « leurs visages masqués » + « voile »
Des couleurs perçantes : « bleu » « indigo »
Des couleurs perçantes : « bleu » « indigo »
Des la première ligne on a la
comparaison : « ils sont apparus, comme dans un rêve, au sommet de la
dune » (l.1)
« Pareils a des gouttes de métal »
+ Personnages qui sont l’inverse des personnages a
la Balzac qui ont des buts. Ici : caractérisés par ce qu’ils n’ont pas et
pas ce qu’ils ont : « faim » etc. : (l.21) « il
n’y avait rien », « aucune »..
§ Le temps et l’espace du
merveilleux
1)
Temps dilaté et comme a l’arrêt
Temps dilaté : Le descriptif semble annuler le narratif du texte
(pgh1) : verbes a l’imparfait
étaient » (l.5), « disaient » (l.22), « avait » (l.21) : cette marche semble longue, comme si elle n’aboutit a rienà imparfait itératif : allongement du temps.
étaient » (l.5), « disaient » (l.22), « avait » (l.21) : cette marche semble longue, comme si elle n’aboutit a rienà imparfait itératif : allongement du temps.
2)
Cadre intemporel
« Depuis la première aube » (l.24)
3) Espace extrême/hostile
1ere phrase : début rapide, longue finà difficulté de la marche
Mauvaises conditions
Bouleversement des repères : « chaud le
jour, froid la nuit » antithèse
Accumulation des difficultés
« le vent passait sur eux, a travers
eux… » (l.22-23)+ « le vent emportait »
(l.21) :personnification du vent + « soleil brule » +
« glacés de la nuit »
« la sécheresse avait durci leurs lèvres et
leur langue » (l.25) + allitération « la fatigue et la soif »
Sans espoir divin « ciel vide » (l.27)
§ Un univers onirique
1)
Registre lyrique
2)
Un monde oriental
Titre : inconnu/exotique pour le lectorat français, nom commun, sans
déterminant : imprécision/ouverture sur l’imaginaire
Des descriptions : « étendue de sable » (l.19), pleins de
lumière »
Nomades orientaux : réalistes tout en ayant des qualites
orientales : couleurs etc
3) Un monde qui porte sur interrogation de l’existence
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