Texte 11 : Molière, Dom Juan (1665)


Remerciements à Baptiste, Marleeka et Thomas





Mise en contexte :

Lecture 
Problématique : En quoi cette tirade est-elle un éloge paradoxal ?

Annonce du plan :

Eléments n'entrant pas dans la pbtique proposée
l    « qu’on » : généralisation : mise en emphase
l   Présent de vérité général : présente son opinion comme une maxime
l   Utilisation d’articles indéfinies « le » et « la » emploie générique parole irréfutable
l   Une hiérarchie très claire est faite


I. Le portrait d’un libertin
a. Un prétentieux ridicule qui refuse à obéir à d’autres lois que ses caprices

l   L’objectif principal de DJ est de faire céder sa femme
l   Pour DJ la fidélité = la mort de l’infidélité = le mouvement et la vie
l   Réification de la femme : souligne sa beauté, DJ ne s’intéresse qu’au physique et a la conquête pas à la personne.
l   Utilisation du pluriel accentue la boulimie
l   Insistance aux sens :
l   La vue : les yeux à un personnage qui se présente comme un être sensuel et oblige à céder a ses sentiments
l   Propre au libertinage : les sens rapport aux raisons
l   Allégorie du libertinage : culte du plaisir à de nombreuses reprises
l   L’épicurisme « carpe diem » : multiplication de plaisir, du désir à « beauté » (.14) à omniprésent dans toute la tirade de DJ
l   « moi » + « je » à un personnage son plaisir
l   Libertinage de pensée : être contre la société
l   Critique des codes de l’honneur, chevaleresque, il renonce a tout de qui est respect et verte. DJ associe à l’honneur une évaluation péjorative
l   Objectif de réduire la volonté de la femme « la faire venir » : victoire du séducteur
l   Critique par DJ envers l’infidélité à la constance n’est que pour les ridicules
l    




b. La faute rejetée sur la Nature

-       La nature est très importante pour les libertins : la nature est active (c’est le sujet) à renforce par une obligation (« oblige »)
-        cœur » obligation naturel : la nature prend le pouvoir sur la raison
-       Métonymie employé par DJ : « cœur »



II. L’aspect paradoxal de Don Juan (=personnage contradictoire)

a. Libertin conquérant...

l   Acte I scène 2 : fait toujours partie de la scène d’exposition à un portrait moral du personnage de DJ à dom Juan se peint comme un héro
l   Champ lexical de la bataille à montre l’ambition de DJ
l   Métaphore filée de la séduction vue comme une bataille
l   Conquête : DJ se compare avec Alexandre marque bien la démesure
l   Utilisation du verbe « voler » : désire d’une conquête universelle, il se croit à l’égal de dieu
l   Oxymore : « douce violence » dans cette contradiction DJ trouve son plaisir à retrouve l’attitude du conquérant et l’idée de l’obligation
l   DJ semble s’enflammer, il s’écoute parler à travers cette tirade : DJ revit cette conquête amoureuse dans cette tirade et se donne du plaisir

b. ...mais passif


- Personnage passif : utilisation de nous, phrase à la voix passive

- phrases a la voix passive
- faute de la nature



III. Une argumentation sans faille, témoin de l’origine noble de Don Juan

a. Structure de l’argumentation

l   Tirade : longues phrases, texte compacte contrairement à la réplique de Sganarelle. Supériorité de DJ (de classe) implique une maitrise des codes du langage.
l   L’argumentation de DJ fait preuve d’éloquence : il veut convaincre Sganarelle des bienfaits du libertinage.
l   Développement de son argument :
l   Réaction a S
l   Des confidences du séducteur
l   Fin, l’expose de la stratégie de la conquête amoureuse de DJ
l   La stratégie est mise en place : des phrases longues, détaillées par l’accumulation
l   Termine par un argument d’autorité : Alexandre à utilisation de question rhétorique
l   Aspect de crescendo
l   La gradation : valeur de descente aux enfers
l   Conséquence de la supériorité de ce point de vue : réaction aux paroles de S, réaction sous forme interrogative à remise en cause, rhétorique lui permet de développer son argument
l   Tempérament relativement cruel : ce qui fait la majeure partie de cette tirade
l   Rythme ternaire « se piquer »
l    



b. Convaincre et persuader Sganarelle

l   Persuasion + conviction : plus persuasion car pièce de théâtre à (cœur, sentiments) beaucoup de figures de styles
l   Texte hyperbolique : il exagère : la démesure cherche à persuader Sganarelle
l   Multiplication de phrases déclaratives + exclamatives « non non » (l.6)

Glossaire
libertin, libertine
Qui mène une vie dissolue, qui est de mœurs très libres.
Se disait au XVIIe s. de quelqu'un qui manifestait son indépendance d'esprit par rapport aux enseignements du christianisme, et qui refusait toute soumission à l'Église. (Les principaux représentant des libertins furent Gassendi, Théophile de Viau, Fontenelle.)
(Celui, celle) qui a une conduite, des mœurs très libre(s); qui s'adonne sans retenue aux plaisirs de la chair.

L’inconstance :
Tendance qui consiste à changer trop facilement d'opinion, de décision, de sentiment ou de comportement

Eloge :
Discours prononcé ou écrit vantant les mérites, les qualités de quelqu'un ou de quelque chose.

Metonymie :
Figure d'expression par laquelle on désigne une entité conceptuelle au moyen d'un terme qui, en langue, en signifie une autre, celle-ci étant, au départ, associée à la première par un rapport de contiguïté

Réification :
PHILOS. Transformation, transposition d'une abstraction en objet concret, en chose. Ici, la reification de la femme.

La boulimie :
Au fig. Désir immense et impérieux de quelque chose

Le libertinage
Au siècle de Molière, libertin signifie « affranchi », dégagé des conventions et des règles communément admises par la société. Cette liberté se traduit par un certain matérialisme et à travers une morale du plaisir.
a. Le libertinage de mœurs et d’esprit
Dom Juan est un libertin de mœurs. Molière le démontre surtout dans la première partie de la pièce. Dom Juan le confirme lui-même dans sa tirade (I, 2) où il fait l’éloge de l’inconstance. Dom Juan est un libertin parce qu’il est un séducteur impénitent mais surtout parce qu’il est infidèle et qu’il ne tient pas sa parole donnée : il quitte Done Elvire pour tenter de séduire une jeune fiancée, puis charme Mathurine et promet aussi le mariage à Charlotte… Cette inconstance est presque synonyme de débauche et Dom Louis, le père de Dom Juan, y fait allusion (IV, 4) en évoquant un « amas d’actions indignes », « la honte de [ses] actions » et affirme que Dom Juan est un « gentilhomme qui vit mal ».
La deuxième partie de la pièce se concentre davantage sur le libertinage d’esprit de Dom Juan. Dom Juan est aussi un libertin parce qu’il ne croit pas ou ne veut pas croire en Dieu : il est athée et matérialiste, il « ne croit ni Ciel, [ni saint, ni Dieu], [et…] traite de billevesées tout ce que nous croyons » (I, 1) et « [croit] que deux et deux sont quatre et que quatre et quatre sont huit » (III, 1). Mais non content de ne pas croire, il transgresse et en quelque sorte profane certaines valeurs ou certains sacrements. Ainsi il ne respecte pas le mariage, sacrement religieux qui est pour lui un moyen de séduire les femmes ; de même il demande au pauvre de blasphémer : la parole ne compte pas chez Dom Juan, la parole sert seulement à manipuler…










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